
Révéler la poésie de l'usure, l'authenticité brute des arrière-cours, ces espaces de liberté qui échappent au contrôle esthétique.
Révéler la poésie de l'usure, l'authenticité brute des arrière-cours, ces espaces de liberté qui échappent au contrôle esthétique.
La cabane, chez Hélène Bernard, est bien plus qu’un abri : c’est un espace d’invention, un geste de résistance. Fabriquée à partir de matériaux récupérés, elle porte la mémoire des usages modestes et des savoir-faire du quotidien. Fragile et souvent éphémère, elle incarne un rapport libre et direct à l’espace.
En réintégrant ces formes dans la réflexion artistique, Hélène interroge les normes esthétiques et redonne droit de cité à ce qui est bricolé, marginal, hors-plan. La cabane devient ainsi un symbole d’un monde habité autrement, à hauteur d’humain.
Par ce geste, l’artiste résiste à l’esthétique standardisée des villes et porte son regard sur les marges, les traces discrètes et le vécu quotidien. Exposer ces constructions, comme lors de l'installation de la remise deMr. Tulasne, c’est introduire un trouble salutaire dans l’espace urbain : une respiration où surgissent dialogue et émotion.
C'est aussi rappeler que l’imparfait, le fragile et le fait-main ne sont pas des faiblesses, mais des ressources capables de nourrir notre imaginaire collectif. Ces aspérités révèlent la vie en mouvement et invitent à repenser nos manières d’habiter, à redonner à la ville ses singularités perdues.